Diane Baratier
Diane Baratier vit en Corrèze. Fille des réalisateurs Néna et Jacques Baratier, elle a eu la chance de vivre une enfance gorgée de cinéma entre les plateaux de tournage de ses parents et les salles de montage où sa mère travaille aussi comme monteuse pour Jean Rouch, Alexandre Astruc et toute la bande.
Elle a passé son diplôme Image en cours du soir à l’école Louis-Lumière et a débuté sa carrière de directrice de la photographie comme assistante du grand chef opérateur français Raoul Coutard. Ému de retrouver celle qu’il avait connue dans le ventre de sa mère pendant le tournage du film La Poupée, il lui transmet son savoir.
Bardée de ce savoir-faire, Éric Rohmer l’engage en 1990 pour L’Arbre, le Maire et la Médiathèque, et elle signera l’image de l’ensemble des films suivants. Lorsqu’il décède, elle choisit de ne plus faire l’image des autres mais seulement celle de ses propres films documentaires. Réalisatrice, auteure d’œuvres sensibles et engagées, surtout de documentaires, elle comprend que l’arrivée numérique s’inscrit dans un changement de société à analyser.
Elle construit, depuis lors, une réflexion et une recherche à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. Comment la nécessité politique de conserver l’intuition et la fulgurance pour atteindre le merveilleux est-il compatible aujourd’hui avec ce support gratuit qu’est le numérique ? Pourquoi est-ce si difficile de s’en emparer ? Ses recherches portent sur le surréalisme et le cinéma au travers de l’œuvre de Jacques Baratier. Pour Diane, il est capital et essentiel de démontrer le système de domination caché par la carotte d’une liberté toujours plus grande avec l’arrivée du numérique sous forme d’un contrôle total de l’image et de nos sens.
Dans sa carte blanche, Diane Baratier, passionnée par tout ce qui concerne le cinéma indépendant a choisi de nous présenter un film US indépendant : Sorry to bother you.
L’AVENIR DE LA MÉMOIRE, DE L’ARGENTIQUE AU NUMÉRIQUE
Quand son père, le cinéaste Jacques Baratier meurt, sa fille Diane découvre que sur les 30 films qu’il avait réalisés, l’un avait disparu et certains étaient en passe de le devenir. De cette découverte personnelle, la réalisatrice réfléchit à la disparition du cinéma alors que nous sommes à l’intersection d’un énorme bouleversement technologique et de la dématérialisation des supports. Film personnel de la directrice de la photo d’Éric Rohmer sur les conséquences du passage de l’argentique au numérique dans le monde du cinéma. De la fermeture des laboratoires aux inventions géniales d’artisans français, le film donne la parole à différentes personnalités connues pour leur engagement cinématographique.
« Le film balaie un grand spectre des différentes techniques liées au cinéma, sans jamais céder aux travers du reportage, et semble parfaitement ouvert aux « non initiés ». » La Cinémathèque française


LA POUPÉE
Dans un État imaginaire d’Amérique du Sud, un professeur crée une poupée vivante à l’image de la femme d’un des meneurs de la
révolution. L’émeute est étouffée et la poupée s’éteint après avoir entraîné le peuple à sa perte.
« À l’origine, explique le réalisateur, je voulais tourner en Amérique du Sud. Le réalisme m’ennuie, j’aime le dépaysement – Goha déjà se passait en Tunisie – et je veux échapper au cinéma parisien. J’ai trouvé l’Amérique du Sud dans La Poupée ; c’était un hasard heureux et d’autant plus que j’avais toujours eu envie de faire un film avec Audiberti. Nous avons donc recréé cette Amérique du Sud, imaginaire, à Paris. Les rares extérieurs sont dans les terrains vagues et les bidonvilles suburbains qui n’ont pas de patrie. »
UNE GRAND-MÈRE EN COLÈRE – Film autour de la conférence gesticulée sur le cinéma de Diane Baratier.
Diane Baratier a choisi en 2020 de transmettre son message et son vécu de professionnelle de l’image à travers une conférence gesticulée. Ce film qui s’y rattache permet de voyager dans ses références et ses interrogations. Il fait, à travers sa voix et sa sensibilité, la synthèse de ce parcours de vie et de tous les aspects politiques liés à la production de films : capitalisme, propagande, marketing…
En présence du réalisateur Kamal Robinson
Kamal Robinson est un cinéaste américain dont le travail reflète les cultures afro-américaines et brésiliennes dans lesquelles il a grandi. Sa carrière a commencé dans le monde du cinéma indépendant de New York, ce qui l’a amené à travailler sur des films à gros budget sur les côtes est et ouest des États-Unis. Après plusieurs années à apprendre des nombreuses productions sur lesquelles il a travaillé, il a commencé à écrire et à réaliser ses propres films. Vivant maintenant en France, il continue, entre autres choses, de produire des films indépendants tout en cherchant à collaborer avec des cinéastes locaux.


YAHNE LE TOUMELIN, PEINTRE DE LA LUMIÈRE
Comment être femme peintre fut difficile pour Yahne Le Toumelin. Elle n’aura son premier atelier qu’à 30 ans après une discrèteséparation. Soutenue et encouragée par ses enfants, Eve et Matthieu Ricard, elle peint jusqu’en 2015 : 70 ans de recherches picturales et un effacement systématique du monde de l’art. Nous partageons à ses cotés et dans l’intimité de ses rapports familiaux, son histoire, pour comprendre le drame de la création et les sacrifices de la femme artiste.