Passeurs de cinéma en Occitanie
Cette 62e édition met une nouvelle fois en lumière notre cinéma : pensé, réalisé et également vu ici, par des gens d’ici.
Ici, c’est notre grande région d’Occitanie, qui part des montagnes pyrénéennes pour s’étendre aux plages méditerranéennes sans oublier les salins camarguais, la campagne de Lozère, le plateau de l’Aubrac, les monts ariégeois… Bien sûr, impossible de tout citer tant les paysages sont variés, ainsi que les villes, grandes ou petites, chargées d’histoire et de patrimoine.
Grâce à cette diversité, il fait bon vivre en Occitanie, et les professionnels du cinéma ne s’y sont pas trompés. Ils s’y installent et y travaillent, contribuant ainsi à éloigner le cinéma du tropisme parisien.
Pour rendre compte d’une part minime de ce que notre région offre, à la fois en matière de réalisation, de diffusion et d’initiatives diverses, nous avons élaboré 4 séances pour les illustrer :
- Deux, de réalisateurs d’ici : Pierre Carles et Benoît Maestre.
- Une autre, d’une structure biterroise de création audiovisuelle : La SPIRE.
- Enfin, une quatrième, correspondant au coup de cœur des Ciné-Rencontres de Prades (Pyrénées-Orientales), dont nous sommes proches en matière d’exigence cinématographique.
Nous vous invitons donc à suivre cette programmation, à la fois singulière et riche de contenus.
GUÉRILLA DES FARC, L’AVENIR A UNE HISTOIRE
Pierre Carles dévoile un récit complexe, à la fois personnel, humain et politique sur 50 ans de vie de la guérilla colombienne. Entre 2012 et 2022, il a posé sa caméra dans la jungle, à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont pris les armes dans un contexte de profondes inégalités sociales et de violence politique. À travers les visages, les paroles, inoubliables, de celles et ceux qui racontent les années passées dans la jungle, le quotidien si peu quotidien, la loyauté et la violence, le difficile retour à la vie civile, il documente une période charnière : celle des négociations pour un processus de paix et la perspective pour ces protagonistes de sortir du maquis. Il en découle un récit historique au long cours qui vient interroger, in fine, les espoirs déçus du non-respect des accords de paix de la part du gouvernement colombien et les espoirs toujours en cours pour plus de justice et d’égalités sociales.
« Ce film est aussi une façon de reprendre le flambeau d’un certain cinéma engagé et de rendre hommage à deux réalisateurs français : Bruno Muel et Jean-Pierre Sergent, qui avaient porté haut ce cinéma-là lorsqu’ils sont allés filmer les FARC à leurs débuts en 1965. » Pierre Carles


MA PERCEPTION
Benoit Maestre a embarqué sa caméra – et ses micros – dans les pas d’une poignée de personnes aveugles et malvoyantes, membres de l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels, avec l’objectif un peu fou de faire partager, ressentir, leur perception du monde dans une société qui est si peu pensée pour eux. L’expérience, immersive, se présente comme un voyage, constitué de moments partagés, de récits, de différences, de rêveries où s’entremêlent le vécu et la sensibilité des participants, ce qu’ils ont envie de livrer et de transmettre. Pour parfaire l’expérience, l’audiodescription fait partie intégrante de la bande son du film, de sorte que celui-ci ne peut être vu sans elle.
« Ma démarche est avant tout cinématographique et poétique, mais il s’agit aussi de faire découvrir un univers, des pratiques, et de susciter des questionnements. La question de la perception revient à interroger notre regard, notre rapport au monde. C’est l’objet même du cinéma documentaire. » Benoît Maestre
YOUNG HEARTS
Étude délicate de l’adolescence avec toutes ses nuances et transformations émotionnelles. Situé au cœur de la campagne belge, le film suit Elia, 14 ans, alors qu’il explore les complexités de ses premiers sentiments. Le réalisateur construit son récit avec patience, permettant aux petits gestes et aux regards de porter l’histoire, ce qui renforce son intention de capter l’essence d’une période si fragile de la vie humaine.
« Dans cette version idéalisée de sa propre enfance, le cinéaste nous ouvre les portes d’un monde dans lequel la bienveillance l’emporte, là où le spectateur avait malheureusement jusque-là l’habitude du drame et de la tragédie. Un film dont on ressort avec le sourire… » Association française des cinémas Art et Essai
Film coup de cœur des Ciné-Rencontres de Prades dans les Pyrénées-Orientales. En savoir plus

Séance spéciale : Courts métrages - La Spire & Surveyor One
DIMANCHE 23/02 à 17h30 au Théatre
Camions monstres
Pierre-François Gautier
France – 2023 – 21 min
Court métrage documentaire libre, tourné en 2017 et achevé en 2023, avec la famille Bastien, cascadeurs de l’extrême de père en fils. Chaque été, les Grands Shows Mécaniques qu’ils organisent battent leur plein sur le bitume brûlant des bords de mer. François Jr et Elliott Bastien, jeunes cascadeurs de 9 et 11 ans, grandissent dans cet univers fait de tôles froissées et d’adrénaline.
Sud
Pierre-François Gautier
France – 2024 – 25 min
Quelque part dans le sud, César, jeune agriculteur, se fait vandaliser ses terres par une mystérieuse voiture.
Soleil Devèze
Antony Ward et Pierre-François Gautier
Expérimental – 2020 – 3 min – projection en 16mm – sans son
Une déambulation tourné-monté en 16mm pendant les démolitions d’une partie du quartier de la Devèze à Beziers.
Limitrophe
Antony Ward et Pierre-François Gautier
Tutoriel – 2024 – 5 min environ
Limitrophe est une série de photographies en noir et blanc, inversées et de grande échelle, d’édifices situés aux limites de la ville de Béziers. Toutes les images sont prises et tirées dans une caravane convertie en appareil photographique géant et en laboratoire argentique. Le film présente le procédé.