Le cinéma Coréen

Réveil brutal au pays du matin calme

Nourri par les grandes œuvres étrangères qui l’ont précédé, de Hollywood au cinéma de genre made in Hong-Kong en passant par le néoréalisme italien ou la nouvelle vague française, le cinéma coréen a su souffler sur ces braises pour les revitaliser et, en y imposant ses propres codes, les transformer en un incroyable incendie.
Maîtrisant aussi bien l’espace que le temps, à la fois délirant et cohérent, original et radical, il est toujours en avance pour déjouer les attentes des spectateurs. De L’Île (2000) à About Kim Sohee (2022), de PARK Chan-wook à BONG Joon-ho, d’Oasis (2002) à Tout ce qui nous relie (2023), c’est un savant mélange de frontalité et de sensibilité, de finesse et de rudesse. C’est surtout le cinéma le plus novateur et le plus surprenant depuis 20 ans.

A CAPPELLA

한공주 – Han Gong-ju
LEE Su-jin
Corée du Sud – 2013 – 1h52   Dimanche 18 à 14h30 au Cinéma
Avec : Cheon Woo-hee, Jung In-sun, Kim So-young

 

A Cappella conte le parcours tragique d’Han Gong-ju, lycéenne, délaissée par ses parents, traumatisée par un lourd secret, objet d’une enquête policière qui la contraint à changer d’établissement scolaire et à emménager chez la mère d’un de ses professeurs. Elle soutient qu’elle est innocente, mais de quoi au juste ? C’est tout l’enjeu de ce film kaléidoscopique fait de flashbacks, accolés à des séquences au présent.

« Un film remarquable, tant dans la mise en scène, que l’image, le
son, le montage et l’interprétation. » Martin Scorsese, au Grand Prix du Festival de Marrakech
« En filmant de façon crue et sans concession la façon dont la victime est broyée par le système, Lee Su-jin peint le portrait brutal et salvateur, d’une jeunesse coréenne égarée. » AVoir-ALire

A GIRL AT MY DOOR

도희야 – Dohee-Ya
July JUNG
Corée du Sud – 2014 – 1h59 – Tous publics avec avertissement  
Lundi 19 à 21h00 au Théâtre

Avec : Bae Doo-na, Kim Sae-ron, Song Sae-byeck

Yeong-nam, jeune femme commissaire de police à Séoul est mutée d’office dans une petite ville côtière. Elle est intriguée par le comportement d’une adolescente, Doo-hee qui, un soir, se réfugie chez elle. Un lien puissant se tisse entre elles, au-delà de la maltraitance familiale, des comportements immoraux d’une petite communauté villageoise, de la perte de l’innocence, du passé qui rattrape Yeong-nam…

« Un premier film subtil. » Le Monde
« Un grand sens du détail et un savoir-faire très sûr dans la montée des émotions. » Libération

ABOUT KIM SOHEE

다음 소희 – Da-eum-so-hee July JUNG
Corée du Sud – 2022 – 2h17 – Samedi 17 à 14h30 au Cinéma
Avec : Doona Bae, Kim Si-eun, Kang Hyun-oh

Kim Sohee, lycéenne, intègre un centre d’appel de Korea Telecom, pour son stage de fin d’études. Confrontée à des conditions de travail dégradantes et aux exigences de sa hiérarchie, elle finit par se suicider. En charge de l’enquête, l’inspectrice Yoo-jin remet en cause le système.

« About Kim Sohee retranscrit de façon éloquente et oppressante les déviances du management au 21e siècle. Le monde du travail coréen souffre d’une déshumanisation galopante qui pousse à la concurrence avec ses collègues de travail et à cultiver la politique du silence.
Diviser pour mieux régner, telle semble être le leitmotiv de la hiérarchie. »
Le Bleu du Miroir

THE BACCHUS LADY

죽여주는 여자
Jug-yeo-ju-neun Yeo-ja
LEE Je-jong – Corée du Sud, 2016, 1h50 –Dimanche 18 à 09h00 au Cinéma
Avec : Youn Yu-jung, Chon Moo-song

So-young est une dame âgée qui, faute d’une retraite suffisante,
doit arrondir ses fins de mois en devenant une “Bacchus Lady”,
terme élégant pour désigner une prostituée. Ses clients se
font rares. Ses habitués prennent de l’âge, comme elle, et sont
confrontés à d’autres problèmes liés à la sénescence (cancer,
maladie d’Alzheimer, solitude…). Ses conditions de travail devenues
difficiles, mais aussi sa rencontre avec une vieille amie, et l’irruption inattendue d’un petit garçon dans sa vie vont l’obliger à réfléchir à son avenir et à certaines options professionnelles qui s’offrent à elle.

« Le regard amoral du cinéaste sur les situations est indissociable d’une empathie profonde et d’une drôlerie sous-jacente, qui accompagnent ses réflexions récurrentes sur la mort. Un drame gai ou une comédie grave, au choix, transcendés par la figure de la mamie indigne. » L’Humanité

« …Un film qui s’empare d’une réalité aussi triste que méconnue avec profondeur et légèreté. » JDD

EL CONDOR PASA

콘돌은 날아간다
Kondoleun Nalaganda
JEON Soo-il – Corée du Sud – 2013 – 1h40 – Jeudi 22 à 09h00 au Cinéma

Avec : Cho Jae-hyun, Bae Jeong-hwa 

En rentrant de l’église, une collégienne est assassinée. Un prêtre va présenter ses condoléances à la sa sœur mais en tombe éperdument amoureux.

 

« C’est une histoire de tentation et d’introspection. L’histoire d’un prêtre catholique qui va se sentir coupable à la mort d’une de ses jeunes paroissiennes. Cette tristesse le conduira pourtant dans une relation amoureuse et sa découverte du sexe va tenir à la fois de l’expérience profane et du sacré. Comme souvent, les personnages de Jeon Soo-il éprouvent un profond mal de vivre et plus ils essaient de s’en sortir, plus ils éprouvent la vacuité des sentiments. Avec une grande économie de moyens et de paroles, Jeon Soo-il crée des images au cœur desquelles vibre un sens déchirant de la beauté du monde. » Pascal Privet

« Film austère mais assez beau, El Condor Pasa confirme que Jeon Soo-il est un cinéaste coréen à suivre. Le film est totalement cohérent dans sa volonté de peindre les difficultés de rester soi lorsque l’on perd des proches. » Be kind, Review !

COULEUR DE PEAU : MIEL

Laurent BOILEAU et JUNG France – 2012 – 1h15 –  À partir de 10 ans.
Sam 17 à 17h00 au Théâtre

Environ 200 000 enfants coréens sont disséminés à travers le monde depuis la fin de la guerre de Corée. Jung est l’un d’entre eux. C’est un jeune garçon né à Séoul en 1965. Orphelin, il est adopté par une famille belge en 1971 et grandit en Belgique. Le film relate les moments importants de son enfance et de son adolescence, en alternant des séquences documentaires actuelles, des images d’archives et des scènes animées, pour former un grand et sensible récit autobiographique sur une éternelle quête d’identité.

« Le dessin, mélange harmonieux de 2D et de 3D, éclairé de couleurs chaudes, convient parfaitement à la texture des souvenirs. Par petites touches quotidiennes, Jung raconte son rapport ambivalent à son pays d’origine, du rejet total à la curiosité lancinante. » Télérama

CROSSING THE LINE

Daniel GORDON
Grande Bretagne – 2006 – 1h30 – Mercredi  21 à 17h30 au Théâtre
 

Documentaire surprenant et rare, Crossing the line retrace le
parcours incroyable de James Joseph Dresnick. En 1962, en pleine
guerre froide, ce soldat américain déserte son unité postée en Corée
du Sud et traverse la frontière ennemie pour s’enfuir en Corée du
Nord. Aussitôt arrêté par les soldats nord-coréens, il retrouve là-
bas trois autres déserteurs américains. Ils deviennent ensemble
des stars de la propagande anti-impérialiste et jouent des rôles de
méchants militaires de l’US Army dans de nombreux films…
Qu’est-ce qui peut bien amener un soldat américain à rejoindre la
Corée du Nord ? Pourquoi un gamin né en Virginie, troufion dans
une armée triomphante, voudrait passer sa vie dans une dictature
et y couler ses vieux jours ? Présenté au festival de Sundance en
2007, ce documentaire méconnu de Daniel Gordon tente de trouver
des réponses, en donnant la parole à son personnage principal, toujours installé à Pyongyang 45 ans plus tard, et aux témoins de l’époque.

« Plein de révélations étonnantes et de zones d’ombres intrigantes, ce film dévoile peu à peu une histoire aussi trouble que troublante, si improbable qu’aucune fiction ne la rendrait crédible. Et pourtant… » Positif

ENTRE CHIEN ET LOUP 

개와 늑대 사이의 시간

Gae oi neckdae sa yiyi chigan

JEON Soo-il Corée du Sud – 2006 – 1h50 – Mercredi 21 à 17h30 au Théâtre

Avec : Ahn Kil-kang, Kim Sung-ja 

Kim, cinéaste, reçoit soudain un coup de téléphone de son cousin Il-kyu, dont les parents avaient été séparés durant la guerre de Corée. Ils ont l’intention de se retrouver en Chine et Il-kyu veut que Kim accompagne sa mère. Alors qu’il se dirige vers Sok-cho, Kim remarque une jeune femme, Young-hwa, qui l’attire. Il la rencontre à nouveau par hasard dans un hôtel et la suit dans les montagnes jusqu’à Tae-bak.

Le film est travaillé par la question de la frontière, frontière entre le passé, qui a donné naissance aux blessures collectives, et le présent dans lequel s’inscrit le désir amoureux, frontière entre les deux Corées, décor de cette rencontre entre un homme et une femme, frontière entre le poids de la réalité et les sentiments de l’être humain.

« Si le récit est hanté d’un spleen inexorable, et peu à peu bouleversant, la mise en scène est, elle, habitée de la joie secrète de faire du cinéma – à laquelle répond la joie d’en être le spectateur. » Les Cahiers du cinéma

LA FILLE AUX FLEURS

꽃파는 처녀 – Kotpanum chonio CHOE Ik-gyu et HAK Pak
Corée du Nord – 1972 – 2h07 – Lundi 19 à 14h30 au Théâtre

Avec : Hong Yong-hui, Han Chon-sob

L’histoire se déroule dans les années 1930. La Corée est sous le joug des Japonais et des nobles qui collaborent avec l’envahisseur. La résistance s’organise dans les montagnes. Une pauvre vendeuse de fleurs, Sooni, ne supporte plus de voir toute sa famille réduite à l’esclavage. Elle décide de se révolter et de rejoindre la résistance.

« En référence au texte dont il est tiré (celui d’un opéra), le film est accompagné par moments d’une narration chantée, déchirante elle aussi dans ses accents, qui décrit les malheurs vécus par les héroïnes à la manière d’une voix off. « Pour nous qui n’avons pas de pays, le printemps ne vient pas » chante-t-elle par exemple tandis que les héroïnes s’endorment les larmes aux yeux. Sooni est ce personnage irrésistible qui ne laisse d’autre choix aux spectateurs que de se sentir pères ou mères, grands frères ou grandes sœurs, affreusement inquiets de ce qui pourrait lui arriver dans cet univers sombre fait de misère et de violence de classe. »
David L’Epée

FOUL KING

반칙왕 – Banchikwang KIM Jee-woon
Corée du Sud – 2000 – 1h52 – Tous publics avec avertissement.

Jeudi 22 à 17h30 au Cinéma

Im Dae-ho est un employé de banque médiocre qui manque de confiance en lui, d’autant plus qu’il subit les moqueries et les agressions de son patron. Ce dernier le tabasse carrément lorsqu’il est en retard… Dae-ho essaie donc de prendre des leçons d’arts martiaux pour se défendre. Sauf qu’il abandonne avant même de commencer… En rentrant chez lui, il remarque un gymnase où sont données des leçons de catch. Il essaie de s’y inscrire…

Foul King est une comédie burlesque qui navigue plutôt du côté de Buster Keaton tout en faisant des pieds-de-nez aux superproductions hollywoodiennes et leur légion de super-héros imbattables. Kim Jee-woon livre avec ce film une brillante critique de la société coréenne contemporaine et du monde du travail. Il offre aussi à Song Kang-ho (JSA, Memories of murder, The Host) son premier grand rôle.

« Kim Jee-woon signe une magnifique fable comique dans laquelle l’humour absurde côtoie la critique sociale avec maestria. » Sofilm

L’HOMME QUI PEINT DES GOUTTES D’EAU

물방울을 그리는 남자

Oan KIM et Brigitte BOUILLO Corée du Sud/France – 2022 – 1h19 –
Lundi 19 à 11H au cinéma

Il s’agit là du peintre Kim Tschang-yeul, un grand artiste sud-coréen dont un musée porte le nom dans la ville de Jeju en Corée du Sud. Cet artiste intrigue parce que depuis 1971, il ne peint que des gouttes d’eau, toutes les gouttes que l’esprit peut imaginer. Oan Kim, le fils du peintre, va tenter de comprendre à travers sa vie, ses secrets, son histoire singulière, cette obsession. En effet, Kim Tschang-yeul, traumatisé par la guerre de Corée à laquelle il a participé, avait fait de son motif artistique unique un exercice thérapeutique intime et le symbole universel des souffrances humaines.

Le film explore l’univers de l’art comme expression de l’âme. Intime et bouleversant, il traverse le siècle et montre à quel point les traumatismes qui persistent à la suite des conflits et des guerres sont inguérissables.

« Mon sentiment, c’est que les choses les plus fortes nous contrôlent. »
Oan Kim

THE HOST

괴물 – Gwoemul
BONG Joon-ho – Corée du Sud – 2006 – 2h00
Avec : Song Kang-ho, Byun Hee-bong –
Mercredi 21 à 21h au Cinéma

Tous publics avec avertissement.

A Séoul, Gang-du tient un petit snack au bord de la rivière où il vit avec sa famille, dont sa fille adorée Hyun-seo. Un jour, un monstre géant surgit des profondeurs de la rivière et attaque la foule. Gang- du tente de s’enfuir avec sa fille, mais elle est enlevée brusquement par le monstre qui disparaît au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir à la recherche de la créature pour retrouver Hyun-seo…

« Lorsqu’un des leurs est victime du monstre, l’armée américaine envahit Séoul pour imposer ses protocoles à la population. Impossible de ne pas voir là une critique féroce de la présence américaine en Corée du Sud.
Les acteurs surjouent la peur, la colère, le chagrin comme un pied-de-nez au sentimentalisme des blockbusters américains. La vraisemblance du scénario importe moins, car les thèmes symboliques sont là : la solidarité comme rempart à l’impérialisme, l’amour triomphant des responsabilités et la place accordée à ceux considérés comme déclassés. » AVoir-ALire

HOTEL BY THE RIVER

강변 호텔 – Gangbyun Hotel HONG Sang-soo – Corée du Sud – 2018 – 1h36

Samedi 17 à 11h au Cinéma

Un poète sexagénaire, se sentant mourir, fait venir ses deux fils dans un hôtel, au bord d’une rivière pour renouer des liens distendus. Lieu de retrouvailles familiales, l’hôtel est aussi celui d’un désespoir amoureux : une jeune femme trahie par l’homme avec qui elle vivait vient y trouver refuge et demande à une amie de la rejoindre.

« Hotel by the River relève de la rêverie et du mystère. Hong Sang-soo construit autour de cet hôtel au magnétisme étrange un film labyrinthique où, sur plusieurs niveaux de sens, les personnages rêvent – peut-être ensemble – tandis que le spectateur reste libre de choisir sa clé de lecture. » Le Rayon Vert

L’ÎLE

섬 – Seom KIM Ki-duk – Corée du Sud – 2000 – 1h30 –
Dimanche 18 à 21h00 au  Théâtre
Avec : Suh Jung, Kim Yu-seok, Park Sung-hee

Interdit aux moins de 16 ans.


Hee-jin loue des maisons flottantes au sein d’un magnifique parc naturel. Elle y tient aussi le rôle de serveuse, de taxi-barque et même de prostituée pour certains locataires. L’un d’entre eux, qui vient là pour se cacher, l’intrigue et l’attire…

L’Île est le premier film de Kim Ki-duk à avoir été distribué en
France, avant son film le plus connu, Printemps, été, automne, hiver et… printemps, avec lequel il partage bien des points communs, tant par la beauté des images que par la radicalité des gestes. C’est à la fois son film le plus controversé et le plus représentatif de son œuvre.

« C’est à la fois une fable cruelle et un beau film étrange. » Télérama

Avertissement : pêcheurs et pécheurs, si vous n’avez pas l’estomac bien accroché, ce film se chargera de le faire…

avec des hameçons !

JSA (Joint Security Area)
공동경비구역

Gongdong gyeongbi guyeok JSA – PARK Chan-wook

Corée du Sud – 2000 – 1h50 – Vendredi 16 à 20h30 au Cinéma 

Tous publics avec avertissement.

Avec : Lee Byung-hun, Song Kang-ho, Lee Young-hae…

Dans un poste de garde situé du côté nord de la zone commune de sécurité séparant les deux Corées, deux soldats nord-coréens sont tués par un soldat du sud. Le nord parle de tentative d’invasion, tandis que le coupable affirme avoir été victime d’un enlèvement. Une enquête est menée par une inspectrice neutre pour apaiser la crise déclenchée par cette affaire.

Grand film étonnant, énorme succès du box-office en Corée du Sud, JSA est avant tout une gigantesque première dans le cinéma coréen. Parce que c’est le premier film à ne pas représenter les Nord-Coréens comme des méchants. Parce qu’il détend indéniablement les relations entre ces deux pays ennemis. Parce qu’il montre comme jamais leur zone frontière. Et parce qu’il aborde avec sensibilité cette question éternelle : pourquoi nous faisons-nous la guerre alors que nous sommes tous frères ?

« Joint Security Area est un film subtil et puissant qui vient percuter l’actualité. » L’Humanité

LOCATAIRES

빈집 – Bin jip

KIM Ki-duk
Corée du Sud – 2004 – 1h30 – Dimanche 18 à 11h00 à Cinéma
Avec : Lee Seung-yeon, Jae Hee, Kwon Hyuk-ho

Tae-suk arpente les rues à moto. Il laisse des prospectus sur les poignées de porte des maisons. Quand il revient quelques jours après, il sait ainsi qu’elles sont désertées. Il y pénètre alors et occupe ces lieux inhabités, sans jamais rien y voler. Un jour, il s’installe dans une maison aisée où loge Sun-houa, une femme maltraitée par son mari.

« Ce film plutôt apaisé semble tourner une page sur le terrorisme sexuel qui caractérisait les précédents films de Kim Ki-duk et rebutait certains spectateurs. L’histoire est racontée sans paroles et on s’en rend à peine compte tant Kim Ki-duk réussit à captiver par la seule force de ses images, magistralement composées et rythmées. » Première

MEMORIES OF MURDER 

살인의 추억 – Salinui chueok BONG Joon-ho
Corée du Sud – 2003 – 2h10 – mardi 20 à 14h30 au Théâtre 

Avec : Song Kang-ho, Kim Sang-kyung, Byun Hee-bong

En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n’a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d’actes commis par un serial killer grandit de jour en jour. Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d’un policier local et d’un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l’absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute.

« S’inspirant d’un fait divers de la fin des années 1980, le cinéaste Bong Joon-ho joue avec les codes du polar et réussit à inventer un récit étonnant qui mélange l’atroce et le burlesque. » Le Monde

NOUS, LES CHIENS

언더독- The Underdog
OH Sung-yoon et LEE Choon-baek Corée du Sud – 2019 – 1h42

Mercredi 21 à 14h30 au Cinéma

Film d’animation – Avec les voix de : Claire Tefnin, Pierre Lognay, Pierre Lebec

CINE-GOÛTER – Tarif unique à 3 € – À partir de 6 ans

Moongchi, chien fidèle et joueur, est abandonné par son maître,
au bord d’une forêt. Complètement perdu, il rencontre une meute
de chiens errants de tous poils, comme lui, laissés pour compte.
Entre recherche de nourriture et attaques de féroces chasseurs de
chiens, ils décident de partir en quête d’un territoire déserté par les
hommes, pour y retrouver une vie paisible. Commence alors un long voyage…

« Ponctuée d’obstacles, d’humour et de mélancolie, cette odyssée sans temps morts embarque le spectateur dans des paysages qui ressemblent à des peintures. Nous, les chiens parle de quête du bonheur, de solidarité et du rapport entre les animaux et les humains. Sans manichéisme, puisque (tous) les humains n’y ont finalement pas le mauvais rôle. » Le Parisien

OASIS

오아시스 – Oasis

LEE Chang-dong
Corée du Sud – 2002 – 2h12

Avec : Seol Kyeong-gu, Moon So-ri, Ahn Nae-sang…

Jong-du, jeune délinquant rustre et attardé, sort de prison après avoir purgé une peine à la place de son frère qui avait renversé un homme. Souhaitant rendre visite à la famille de la victime défunte, il en aperçoit la fille. Cette dernière, gravement handicapée, est abandonnée dans un vétuste appartement. Jong-du en tombe peu à peu amoureux…
Ce film prouve qu’il y a de la majesté dans les êtres les plus disgracieux et de l’amour dans les cœurs les plus froissés, comme il y a des oasis dans les déserts les plus arides.

« Lee Chang-dong étudie avec minutie les préjugés sociaux et l’indifférence méfiante auxquels la société condamne les handicapés. Peu à peu, le réalisme des détails et des comportements laisse place à la poésie et au lyrisme. » Libération

LA PETITE FILLE DE LA TERRE NOIRE

검은 땅의 소녀와

Geomen tangyi sonyeo oi

JEON Soo-il (Voir p. 15)
Corée du Sud – France – 2007 – 1h29 – Mardi 20 à 21h00 au Théâtre

Avec : Yu Yun-mi, Jo Jung-jin

Young-lim, fillette de 9 ans et son grand frère Tong-gu, attardé mental, vivent avec leur père dans un village minier de la province de Kangwon. Elle aime chanter des comptines, danser devant la télévision et jouer avec son grand frère.

Lorsqu’il est contraint de quitter son travail de mineur pour des raisons de santé, le père tombe dans la dépression et l’alcoolisme. Young-lim est alors la seule à devoir – et pouvoir – assumer les responsabilités familiales.

« Cette accumulation de maux pourrait donner lieu à un débordement de pathos. Il n’en est rien. La mise en scène, d’une sécheresse délibérée, ne s’appesantit sur aucun d’eux, privilégiant le silence et l’enregistrement comme dénué de passion de ce désastre humain et social. Cela donne au film une forme particulièrement étrange. » Le Monde

PETITE FORÊT

리틀 포레스트 – Liteul Poreseuteu YIM Soon-rye

Corée du Sud – 2018 – 1h43 – Dimanche 18 à 17h30 au Cinéma

Avec : Kim Tae-ri, Jin Ki-joo, Ryoo Joon-yeol

Rien ne va dans la vie de Hye-won, 20 ans. Sur un coup de tête, elle décide de quitter Séoul, laissant ses problèmes derrière elle. De retour au village, elle retrouve ses amis d’enfance. Alors que l’hiver se prépare, les journées de la jeune fille sont remplies de moments paisibles, autour de repas préparés avec des ingrédients cultivés dans une nature préservée. Elle découvre peu à peu la véritable raison qui l’a poussée à revenir dans sa maison natale, où elle a vécu avec sa mère.
Avec 2 millions d’entrées en Corée du Sud, Petite forêt a été un succès public en forme de symbole du refus d’une partie de la jeunesse de jouer la compétition qu’on lui impose. Adapté du manga éponyme du japonais Igarashi Daisuke, le film est une ode à la simplicité qui détonne dans le paysage cinématographique sud-coréen habituellement visible.

« Un film en suspens, que colore le rythme des saisons. Dans cet écrin de douceur naturelle, le spectateur se sentira à son aise. Yim Soon-rye donne au temps que l’on prend toute sa valeur subversive, comme une réponse à notre monde obsédé par la rentabilité. » A Voir-A Lire

THE PRESIDENT’S LAST BANG

그때 그사람들

Geuddae geusaramdeul

IM Sang-Soo
Corée du Sud – 2005 – 1h42 – Samedi 17 à 09h00 au Cinéma

Avec : Han Suk-kyu, Baek Yoon-sik, Song Jae-ho

Le 26 octobre 1979, à Séoul, le Président Park, autocrate notoire, s’apprête à passer une soirée très privée dans sa résidence, en compagnie de sa garde rapprochée et d’une jolie starlette. Mais un de ses plus fidèles collaborateurs, le directeur des services secrets coréens (KCIA), a choisi ce moment-là pour l’assassiner…

Complot mûrement planifié ou accès de folie ? Le film, par sa dimension grotesque, laisse envisager les deux hypothèses. Le réalisateur Im Sang-soo donne libre cours à son goût pour le sarcasme et l’irrévérence. Le caractère profondément coréen du film et de son sujet n’empêche pas pour autant d’évoquer le Docteur Folamour de Kubrick, Jacques Tati et même Shakespeare. Les éléments satiriques voisinent avec des scènes insolites ou burlesques et des ruptures de ton étonnantes.

Le film est d’un énergie, d’une audace, d’une liberté insensées. Etourdissant. L’Obs

LA SERVANTE

하녀 – Hanyo
KIM Ki-young
Corée du Sud – 1960 – 1h51 – Jeudi 22 à 14h30 au Théâtre

Tous publics avec avertissement.

Suite à un déménagement dans une maison plus grande, Myeong- sook, professeur de piano, engage une domestique pour soulager son épouse. Petit à petit la servante ne tarde pas à montrer un comportement trouble et ambigu. Amoureuse de Kim Donk-sik, elle va s’adonner à un jeu démoniaque pour détruire cette famille.

« Véritable drame en huis clos, violent à des moments, psychologiquement complexe à d’autres, ce film reste singulier dans le patrimoine du cinéma coréen qui mérite largement sa place dans les meilleurs films du pays. »
Kurosawa-cinema

SOUVENIR

천년학 – Chun nyun hack IM Kwon-taek

Corée du Sud – 2007 – 1h46 – Mardi 20 à 09h00 au  Cinéma


Avec : Oh Jung-hae, Oh Seung-eun, Ryoo Seung-yeong

Un maître du chant traditionnel coréen enseigne son art à sa fille Song-hwa et le tambour à son beau-fils Dong-ho. Le père est un professeur sévère, toujours en quête deperfection pour ses jeunes élèves. Ne supportant plus ses exigences, Dong-ho s’enfuit et abandonne à la fois la musique et sa demi-sœur qu’il aime en secret…

« Le réalisateur a fait le choix de proposer une nouvelle version du film qui le révéla au public occidental en 1995 (La chanteuse de Pansori) en revisitant le récit de la transmission du chant traditionnel de Yoo-bong à ses deux enfants adoptifs à travers le prisme des sentiments qui les unissent. Pour l’occasion, la chanteuse de pansori Oh Jung-hae retrouve à la fois le réalisateur et le rôle de Song-hwa face à Jo Hyun-jae qui s‘est impliqué totalement dans le film au point de refuser toutes les autres propositions pour 2006 et d’acquérir une solide formation de joueur de tambour. » AVoir-ALire

SUNEUNG

명왕성 – Myungwangseong SHIN Su-won

Corée du Sud – 2013 – 1h47 – Lundi 19 à 09h00 au Cinéma
Avec : Lee David, Sung Joon, Jo Seong-ha

Yujin est retrouvé assassiné. Les soupçons se portent sur June, un de ses camarades de classe. En remontant le fil des événements, c’est un univers d’ultra-compétition et de cruauté au sein de ce lycée d’élite, où la réussite au « Suneung » pour l’entrée des élèves dans les meilleures universités, est une obsession.

« Suneung s’interroge sur un fléau emblématique de la volonté excessive de réussite de la Corée du Sud : le traitement réservé à la jeunesse façonnée à cet esprit de compétition redoutable au point de perdre repères, clairvoyance et limites.» Mondociné

TOUT CE QUI NOUS RELIE

JUNG 
France/Corée du Sud – 2023 – 1h48 – Samedi 17 à 21h00 au Cinéma
Avec : Laëtitia Marty, Lilou, Yi Jongho, Jong Petit-jean…

AVANT-PREMIÈRE

À la fois documentaire et récit intime, réalisé entre la France et la Corée, Tout ce qui nous relie est surtout l’histoire d’un passage de relais, entre une maman avec son bagage d’adoptée coréenne, et sa fille adolescente, au moment où la construction identitaire est à son apogée, période charnière et délicate de la rupture avec l’enfance.

 

« Il s’agit d’un film sur la transmission avec le regard que je porte
sur mon propre vécu… C’est un film sur la question de nos racines,
sur notre histoire, celle de notre famille, et aussi sur celles que nos enfants se construisent. » Jung